Cap à l'Ouest !
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 Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine]

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Scarlett C. Lewis

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Scarlett C. Lewis

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MessageSujet: Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine]   Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine] EmptyLun 20 Déc - 14:41

    Éclats de voix. Tintements de verres pleins. Rires gars. Froissement d'étoffes. Violon mal accordé. La salle principale de la taverne de Tortuga n'était pas le lieu idéal pour une rencontre sereine et romantique. Tant mieux. Les pirates ne sont ni sereins, ni romantiques, et ce qu'ils appellent l'amour se limitent souvent à une partie de jambes en l'air entre aimables inconnus dans un lieu humide et sale. Rien de mieux pour oublier une semaine de dur labeur à chevaucher des vagues incessantes.

    C'était exactement ce à quoi aspirait le capitaine Lewis en laissant un admirateur aux yeux écarquillés caresser son bras basané. Son nom ? Il le lui avait murmuré à l'oreille, elle l'avait oublié dans un mouvement vif de tête et de boucles. Elle avait joué à la duchesse indifférente, s'était laissée allée à lui permettre de la dévorer des yeux. Elle avait deviné ses regards vissés sur le peu de féminité qu'elle offrait à voir, et s'était amusée à l'imaginer rêver de son corps dans ses bras. Il s'était assis à côté d'elle, regards angoissés. Il lui avait proposé à boire, ton suppliant. Il avait l'air plutôt jeune, non qu'elle eût envie de déterminer précisément son âge ou son histoire. Son physique plutôt banal n'était pas non plus des plus repoussants, elle aurait été incapable de le décrire plus en détail. L'alcool lui retirait souvent le peu de subtilité qu'elle avait gagné à force de côtoyer quelques personnes bien éduquées, et c'était le cas ce soir. Elle ne disait plus rien pour ne plus s'embrouiller entre le mots. Autour d'elle, le brouhaha s'était fait de plus en plus flou, comme si on lui avait enveloppé la tête de plusieurs couches de tissu léger. Elle ignorait comment il avait pu payer assez de rhum pour la mettre dans cet état, elle qui était toujours si fière de rester debout la dernière...

    Il lui fit une plaisanterie pour laquelle elle se força à sourire, généreuse, puis il s'éloigna, un sourire aux lèvres. Elle en profita pour vider la bouteille qu'elle avait dans la main et la poser à côté des autres, déjà vides -combien y en avait-il, au juste ?-, sur la table. Elle aperçut au fond la salle un regard amusé -était-ce Charlie ?- et vit son galant de la soirée échanger des paroles trop peu nettes pour être comprises avec la tenancière de la taverne. Allait-il lui apporter une nouvelle bouteille ? Ce serait bien, de boire toute la soirée sans dépenser un sou, et finir par s'effondrer sur une table pour qu'on vienne s'occuper d'elle. Voilà un programme qui lui conviendrait parfaitement pour ce soir. Et si ce nain voulait quelque chose de plus... Pourquoi pas ? Mais il payerait la chambre. C'est peut être d'ailleurs ce qu'il faisait. Oh, elle aurait préféré une nouvelle bouteille... Renfrognée, elle le regarda venir à elle. Il avait l'air maladroit et déséquilibré comme un marin lors de son premier jour à bord. Peut être avait-il bu un peu pour se donner su courage. Elle espérait que ce soir ne soit pas qu'un acte de charité, et qu'elle s'amuserait aussi un peu. Elle n'avait pas vraiment cherché à être plus difficile, et elle en avait presque envie, maintenant... Quitter sa table, il sourire cruel aux lèvres, et s'accrocher aux bras d'un marin plus expérimenté. Mais... Si elle se levait sans aide, elle risquait de s'effondrer sans pouvoir s'accrocher à quoi que ce soit. Ce serait donc le mousse débutant qui aurait la chance de partager son lit ce soir, et peut être aurait-elle une bonne surprise...

    Il l'entraîna dans le vieil escalier de la taverne, la soulevant à moitié du sol tant elle peinait à marcher droit. En haut de l'escalier, la jeune femme fut appuyée contre la rambarde grossière comme une poupée de son pas assez remplie pour se tenir droite. Passant une main dans le creux de son dos frêle, il posa ses lèvres au doux goût de rhum sur les siennes et l'embrassa longuement, avec timidité, d'abord, puis de plus en plus fougueusement. Il risqua une main dans sa tignasse retenue à grand-peine par un carré de tissu rouge froissé, qu'il laissa choir sur le plancher grisâtre. Détachant ses lèvres du doux contact des siennes, il la guida, la main sur sa taille, vers une chambre dont la porte était entrouverte. Du lieu, elle n'observa rien que les murs d'un vert vieilli et le lit grinçant sur lequel elle fut posée avec délicatesse. Le débutant n'avait rien à envier à certaines brutes qu'elle avait côtoyées. Perdue par l'alcool et poussée par le désir qui s'insinuait en elle malgré son attitude profiteuse et hautaine, elle se raccrocha à ses lèvres, comme à son seul repère en ce drôle de monde qui tournait de manière un peu trop rapide pour elle les soirs de grande beuverie. Ses mains fines se glissèrent avec dextérité sous sa chemise de mauvais coton, tandis qu'il la débarrassait de son long manteau élimé. Elle sentit ses mains caressantes trembler, et, gonflée d'un soudain orgueil, redoubla l'ardeur de ses embrassades. Pas pour lui faire plus plaisir, non, juste parce qu'il lui plaisait bien d'être ainsi aimée et vénérée après une semaine à avoir eu à jour aux dures sur un navire bourré d'hommes qui ne rêvaient que d'océan, et pas de la mettre dans leur lit. Elle avait besoin de l'admiration des autres, et cela passait par ces moments de tendresse avec un gentil inconnu qui s'était épris d'elle pour se brûler les ailes, puisque plus jamais après elle ne poserait les yeux sur lui.

    Se débarrassant de ces considérations égoïstes, elle s'abandonna aux bras de l'inconnu qui déjà l'avait débarrassée de son ceinturon et de ses bottines trop grandes, et se débattait avec le lacet de sa chemise, avide de démasquer enfin le maigre objet de sa convoitise.
    C'est en entendant sans vraiment y prêter attention des pas sur les marches grinçantes qu'elle réalisa avec rage que l'imbécile qui la déshabillait n'avait pas fermé la porte, et attendit, incapable d'agir, que l'individu brisant son moment d'orgueil pur passe et les laisse seuls à leur soif charnelle.
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Kharine

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MessageSujet: Re: Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine]   Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine] EmptyMer 29 Déc - 14:29

Kharine trouvait régulièrement l'amour dans une taverne, et l'appréciait d'autant plus qu'il le payait, à chaque fois selon lui, beaucoup trop cher. Il avait souvent l'impression de payer l'intégralité des frais de transports, des couts de fabrication, ou la cotisation de soutien de sa profonde débilité... слабоумный ! Elle n'a rien de mes souvenirs ! C'est une moquerie ! Que ne vous ais-je assez donné pour de la qualité ! Cette décadence que chaque génération colle à sa suivante s'était souvent illustrée par Kharine, qui avait déjà répété son indignation dans bon nombre de tavernes portuaires. Aucune d'elles ne méritait qu'il y pose les pieds. Sauf, peut-être... ce soir là. Kharine n'eut pas la force de harceler le patron de la taverne – qui, soit dit en passant, n'en était pas réellement une, c'était seulement une cave clandestine où l'on vendait des alcools des quatre coins du monde -. Aujourd'hui, son nouvel amour avait été légèrement meilleur que toutes les précédentes. La recette devait y être différente, jugea-t-il avec l'allure d'un noble gouteur de vins français. Quand il eut la force de parler, il demanda son origine.

«Elle vient direct'ment d'Russie mon gars ! Ouais ! Comme vous, quoi ! C'est d'la bonne p'tite eau d'vie comme on sait en faire qu'là bas ! On l'a r'distillée à son arrivée, mais sinon, c'est d'l'originale !»

Après coup et réflexion, Kharine posa son regard sur le petit verre rempli d'une liqueur transparente. Il le vida d'une simple traite, et prit pleinement le temps de savourer son pays lui brûler la gorge, et commanda une nouvelle bouteille que le serveur versa minutieusement dans onze verres, alignés sur la table. Une telle qualité se savoure par sa quantité ! Il posa la bouteille vide et retourna servir de mauvais breuvages à de mauvais pirates.

Premier verre. Son crâne rétrécissait sensiblement et serrait agréablement son cerveau. Quatrième verre. L'effet s'amplifia, son corps s'écrasait sous son propre poids, mais ses bras étaient légers comme de la vapeur. [...] Sixième verre. Kharine pensait savoir ce que ressentait un dragon prêt à cracher du feu. Ses paupières s'écrasèrent les unes contre les autres, et il exhala tout l'air de ses poumons dans un silence. Neuvième verre. Il se laissa progressivement aller dans son imagination, et se représenta un dragon buvant avec lui. L'idée l'amusa, et il trinqua dans le néant. Dixième verre, il commença a lancer du jargon russe, ponctué de hoquets, et avait de plus en plus de mal à rire. Au onzième verre, Kharine leva les yeux vers sa table. Il ne se souvenait pas avoir écrit «Lomo.» avec ses onze verres vides. Au fond de trois d'entre eux, une pièce était posée. Il y avait deux pièces dans chaque autre verre. Puis, la réminiscence intervint. «Lomo.» voulait nécessairement dire «Lomonossov», le traité de grammaire, la liste Наказание, le bien aimé mousse Cor... Crow ! Ce petit salopard ! La mauvaise nouvelle. Ce n'était pas l'état actuel des choses qui le surprenait, à vrai dire, son premier réflexe était de boire, un fois les pieds à terre. Seulement... C'est ça ! Ce rouquin lui avait donné un papier, en échange de quoi Kharine lui ordonna d'aller nettoyer le pont.

Il glissa sa main morte sur la table et la laissa tomber du bord. Où avait-il fichu ce maudit papier ?! Non sans mal, Kharine enfouit sa main cadavérique dans la poche de droite. Le papier y était. Il le déplia et le posa sur la table, vers laquelle il dut se pencher pour pouvoir lire ce qui était écrit.

«Va... Va ch... Va chier ? Mmgnr... Va... Va, chercher, Sam'. Tavern... de Tor, tu, gha.»

C'était l'écriture du capitaine.
Kharine et sa fourrure se levèrent comme un seul homme. Et c'est peu dire. La table bascula vers l'avant, et le papier glissa. Il s'encastra finalement entre deux verres et resta coincé. Alors que le bruit et l'air semblaient s'intensifier autour de lui, Kharine s'avança vers un serveur et lui murmura quelque chose à l'oreille. Le serveur disparut sous le comptoir, revint et donna une nouvelle bouteille transparente à Kharine d'une main tandis que ce dernier le payait de l'autre. Quatorze pièces. La bouteille manqua de tomber à plusieurs reprises lorsque Kharine quitta la taverne et couru jusqu'à la Jambe-de-bois.

Kharine ouvrit la bouteille à l'aide de sa dent en or.Quelques gorgées de vodka lui donnèrent le courage de ne pas s'arrêter. Il était en retard. D'une taverne à une autre, son trajet fut une véritable odyssée. Comme si aucun des murs de la ville ne voulait de lui, il s'était appuyé à bon nombre d'entre eux, et trébucha à deux reprises. Saaaaam ! L'indication sur le papier s'était effacée de sa mémoire. Pendant un bon moment, Kharine dévalait les rues sans savoir où aller. Bernique ! Sam était dans une... une taverne, oui, c'est ça ! Mais laquelle ?! Tortuga en regorgeait. Non, en fait, non. Il n'y avait qu'une seule taverne. Oui, c'est ça. Comme un touriste éméché, Kharine regarda autour de lui. «La jambe-de-bois»... C'est ça ! La bâtisse se tenait juste en face de lui. À son entrée, le patron jeta un regard réprobateur sur Kharine. Un client qui arrivait avec sa marchandise en main ? Généralement, ce genre de client sortait une minute plus tard à grand coups de pieds dans le train. Mais personne n'eut vraiment le temps de viser son derrière, car après avoir épié toute la pièce d'un trait, il fonça comme une flèche dans les escaliers. Il s'arrêta au sommet, regarda la bouteille comme si elle s'était transformée en bout de bois et en but une bonne lampée.

«Saaaaaaam !»

Depuis qu'il avait quitté la cave, «Sam» était le seul mot qui raisonnait dans ses tympans, et tous les autres mots lui étaient alors étrangers.
La voix rauque de Kharine descendit les escaliers et coupa toutes les langues. Il entendit derrière lui que plus personne ne parlait. Les beuglement de tous les hommes du rez-de-chaussez avaient cédé l'audition à l'étage, où l'on entendait les filles de joie faire leur travail. Kharine avait en face de lui deux rangées de portes, les unes en face des autres. La moitié des portes était ouverte, donc inoccupées. Soit, Kharine irait voir dans chacune d'elles. Mais avant même de commencer, un jeune homme, petit et fragile l'interpella dans son dos.

«Euuh... Monsieur ? Vous n'avez pas réserv... Enfin je veux dire... Euuh... Hé hé...»

Droit comme un piquet, Kharine se retourna vers le petit homme. Il voulut ouvrir sa bouche pour lui gueuler tout simplement d'aller se faire voir, mais au lieu de ça, il laissa s'échapper un effroyable et terrifiant rot. S'en suivit un coup de pied gauche maladroit qui fit tomber l'homme en bas des escaliers. Puis, plus rien. Ayant oublié de poser son pied gauche au sol, il manqua de s'effondrer lui aussi, sur les marches. Au lieu de cela, s'appuya sur la rambarde grossière. Un ange passa, et un second rot s'échappa, mais celui ci venait du rez-de-chaussez.

Kharine ouvrit la première porte. Une catin et un inconnu. La deuxième porte. Une catin et un inconnu. La troisième porte, une catin et un inconnu. Kharine rota. La quatrième porte, une catin et un inconnu. Enfin merde ! Les autres étaient vides, non ? ...En fait, il n'avait pas réellement le choix. Kharine apparu dans le cadre de la première porte ouverte. Une catin et Sam.

«Saaaaam !»
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MessageSujet: Re: Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine]   Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine] EmptyMer 23 Mar - 17:02

    Tout tournait toujours autour de l'égarée. L'inconnu, lui, allait bien vite en besogne et connaissait visiblement son affaire. Le visage juvénile plongé dans le creux de son cou la chatouillait. L'énervait, presque. Scarlett s'énervait encore plus vite après quelques verres, c'était un fait indéniable. Le type ne broncha pas quand la porte entrouverte fut poussé par une grande masse qui ne demandait qu'à s'écrouler. Par contre, il se redressa raide comme une statue de marbre et heurta le menton de la capitaine quand le géant, tout aussi aviné qu'elle, brailla ce qu'elle se rappela soudain être le nom du jeune homme. Sam, c'était ça. Elle hésite un moment sur l'homme contre lequel elle devait le plus s'énerver. Sam, lui, n'hésita pas pour rien du tout. Toujours raide comme un soldat de la marine, il s'était relevé et adressé d'une voix chevrotante à l'inconnu à la porte.

    - Oui... M... m... monsieur Staas ?


    Relaçant sa chemise et la disposant de manière moins propice aux moqueries, elle haussa un sourcil à la question du dénommé Sam. Staas. Staas. Ca lui disait quelque chose, mais... quoi ? Impossible de se le rappeler pour le moment. Elle aurait voulu se lever, partir, femme triomphante de mépris et de dignité, mais tituber et se cogner contre l'encoignure de la porte ne lui semblait pas franchement glorieux et le risque que cela se produise était plutôt important. Elle fixa d'un air vide son baudrier orné de son sabre d'abordage, abandonné sur une chaise près du lit. Il aurait fallu ramasser ses affaires, enfiler ses bottes trop larges et faire en sorte que l'immense pirate se décale pour la laisser passer. Définitivement trop compliqué. Elle resta donc là, méprisante et nauséeuse au possible, à les écouter baragouiner. Sam avait un ton suppliant qui la mettait hors d'elle. Dire qu'elle avait failli s'offrir à ça... Elle faillit en remercier ce Staas, oscillant entre la porte et l'extérieur, ridicule et menaçant. Ce n'est pas qu'elle avait peur, mais ça faisait quand même un sacré ennemi.

    - Je faisais connaissance avec cette... d... demoiselle. Lewis. Mais... J'allais partir.


    Elle retint de justesse un rire narquois. Il était ridicule. Pathétique. Le rictus étira les fines lèvres roses. Encore et encore. Non, impossible de ne pas rire devant la masse juste capable de braire et le matelot jouant au valet du roi courtisant la princesse. Impossible.
    Le premier son qui sortit des lèvres soudain grandes ouvertes fut donc cet éclat de rire, sauvage et narquois, qui leur cloua le bec à tous les deux. L'air de reproche de Sam manqua de la faire redoubler de joie ivre et méchante, mais elle parvint à se contenir, et son regard amusé plongea dans celui, vitreux, de l'intrus.

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MessageSujet: Re: Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine]   Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine] EmptyDim 8 Mai - 16:10

Kharine resta un moment ahuri, les yeux bêtement coincés dans ceux de l'inconnue et de Sam. Puis, ses pas se firent comme ceux d'un lion ayant coincé sa proie dans une impasse. Lents. Lourds. Sentencieux. Et telle la proie, Sam faisait marche arrière, à peine humain sur ses jambes fébriles. Il se claquemurait lui-même dans un coin de la chambre, près d'une fenêtre ouverte. Cerné par un seul homme. Un homme qui titube, soit dit en passant.

Sam tenta de répliquer par la première excuse qui puisse lui venir à l'esprit, mais encore fallait-il qu'il sache pourquoi son second était dans une telle colère, et ses lèvres tremblaient tellement qu'il était bien incapable de proférer quoi que ce soit d'intelligible. Aussi Kharine, s'approchant de sa proie, inspecta à travers la fenêtre, s'avisa en grognant d'incompréhensibles sermons, et balança Sam à travers la fenêtre en le saisissant par la ceinture et l'épaule. Il manqua au passage de tomber lui aussi, sous le poids renversant de sa propre ivresse. Alors qu'il s'accrocha instinctivement à la rambarde pour ne pas choir, cette dernière vint se loger dans le ventre de Kharine, qui ne put contenir un petit rôt. Il regarda Sam, pitoyablement étalé, quatre mètre plus bas, dans une position qui n'est pas sans évoquer celle de Kharine au moment où il décuvera.

«Aaïïïïïïeee...»

Aïe ? L'excuse de Sam arrivait un peu tard dans la conversation. Il n'en faisait d'ailleurs plus vraiment partie. C'était d'ailleurs regrettable, il avait sûrement beaucoup à dire sur cette femme, la raison de leur présence dans un endroit pareil, tout ça tout ça. Mais la simple vue de ce ridicule Sam, là juste en dessous, suffisait à prétexter sa défenestration. Kharine rigola bêtement et se retourna vers cette «Lewis». Il la fixa un certain temps sans vraiment réaliser quoi que se soit ; ni son air idiot, ni l'absurdité de la situation, ni la réaction présumée de cette femme qui, dans l'immédiat, ne lui rappelait strictement rien ; ni sa phallocratie, ni ses souvenirs avec les filles de joies qu'il avait connu jusque là, ni le fait que, tout de même, cette femme là n'avait aucun goût en matière d'hommes. Non, bien que Kharine puisse fixer les yeux de cette «Lewis» pendant des minutes, bien que sa bouche entrouverte puisse laisser croire qu'il allait dire quelque chose, la seule chose qui traversait vaguement son esprit en ce moment était que ses pieds lui semblaient bien lourds et qu'il craignait de tomber en se balançant ainsi.

Hors contexte, le sourire insolent de cette fille de joie était tout à fait inapproprié face à un officier de pont faisant son honnête devoir, et cela méritait bien une réaction machiste de la part de ce dernier. Kharine n'avait cependant pas la réelle volonté d'enhardir les choses, de hausser le ton ou de recourir aux poings, aux poignards ou aux pistolets. Rien de tout cela ne lui convenait en ce moment. Ce n'était pas une question de courage ou de force, ou alors si, mais il n'avait pour l'heure ni l'un ni l'autre. Il n'avait que l'envie de se rassoir à la taverne, commander d'autres verres, ou peut-être d'aller s'endormir comme un bébé sur le premier lit qui lui tomberait sous la main. Malheureusement, quelle que fut sa décision, il fallait sortir d'ici. Aucun choix envisageable ne prétexterait à Kharine de rester en compagnie d'une inconnue.

Décision prise, il ne restait à Kharine plus qu'à partir d'ici. D'abord, lever un pied, l'avancer, faire attention à ne pas tomber, le poser, et puis faire pareil avec l'autre, et ainsi de suite jusqu'à la taverne. Une odyssée. Un odyssée demandera du courage ! Kharine, lève le pied gauche !

«Il est pas croyable ce Sam, *hip*, pas vrai ?»

Quel horrible surprise ! Au lieu de simplement lever ce pied gauche, Kharine proféra une de ces phrases inutiles visant à détendre l'atmosphère pour ainsi créer un contexte plus propice à une conversation gentillette, et donc un dialogue amical entre deux personnes ! Entre Kharine et une femme ! À cet instant, il ne pouvait plus rien arriver de pire.

«Hé hé hé...»

Oubliez donc.
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MessageSujet: Re: Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine]   Du rhum et des p... de jolis matelots, je veux dire. [Kharine] Empty

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