C'était une belle journée, une si belle journée... A présent qu'elle avait son projet de meurtre en tête, Anna était légère et douce comme une colombe. Elle trouvait le paysage magnifique, car du haut du contre-fort on pouvait apercevoir la mer entre deux branches d'arbres entremêlées, et la vue la ravissait plus que tout autre. Ce bleu si calme et tranquille l'apaisait comme le faisait le sang. Si tout avait été différent, l'enfant eut pu se réjouir de la seule beauté que lui offrait la liberté. Sa vie aurait pu être autre, son corps échappé de sa prison de douleur aurait sans doute enfin pu devenir celui d'une femme belle et compatissante...

Oui, cela aurait pu être. Si à l'insu d'Anna, les intêrets d'une certaine égyptienne avait été autres eux aussi.

Mais l'enfant ne savait rien de tous les sinistres courants extérieurs qui modelaient son vie. Elle n'était somme toute qu'un reliquat d'innocence, sans réellement aucune volonté propre, juste un météore aveugle puissamment propulsé par la force de ses émotions. Par chance ce jour-là, le calme seul rêgnait encore. Et ce rire puérile si propre aux petites filles pleines de vie rehaussait de rose son visage agé pourtant de 20 années déjà. Soudain un éclat doré attira son attention - ou plutot, l'aveugla quand elle tenta d'observer le remue-ménage qui se produisait dans la trappe. Intriguée, elle descendit promptement de son piédestal et s'approcha de l'autel en ruine, d'où semblait provenir la lumière. En se baissant pour examiner le sol, elle finit par en localiser la source, et retint un hoquet de stupeur. C'était une boucle d'oreille en or, un joli bijoux tout patiné par le temps et ouvragé avec la plus grande finesse. De quelle poche avait bien pu tomber pareil joyaux, Anna n'en avait pas la moindre idée, mais elle avait bien compris en revanche que son jumeaux ne devait pas être loin. Et frénétiquement, accrochant sa merveilleuse découverte à son oreille droite, elle se mit à fouiller les abords de l'autel.

•Alexander Mckenzie a le choix : Retourner au fond du trou et boire tout son soul dans le noir en attendant que le tavernier n'arrive, ou partir avec ce qu'il a déjà, redoutant la correction du propriétaire des divines bouteilles.

• Evan Lenoir joue avec le feu... Le tavernier poussa un grognement bovin, et tâcha pendant quelques secondes de prendre une décision : Le gosse mentait-il, ou non ? Quoi qu'il en fût, autour de la trappe, les pirates qui étaient encore sur le lieu des recherches s'étaient retournés et retennaient leur respiration. Une goutte de transpiration goutta du nez gras et rougi du tavernier, qui finit par déclarer d'une voix grasse :


Là-dessus, il sortit une copieuse bourse de sa poche et l'ouvrit. Les pièces scintillèrent au soleil, les pirates tendirent tous le cou vers les reflets dorés. Tout le monde savait que celui qui trouverait la cargaison toucherait une récompense. Qu'elle fut si importante fit cependant hausser bien des sourcils.
(Tu peux faire une réponse courte, ce sera un RP d'action rapide, histoire de finir l'event :3)

• Anna Grey passe totalement inaperçue dans la stupeur qu'a créé le coup de théâtre du jeune Lenoir. Légère comme un chat de gouttière, elle s'est dirigée vers l'autel, et la boucle d'oreille pend à son lobe, joyeuse d'avoir retrouvé une propriétaire. Devant elle, ce qui reste de l'autel et qui est encore debout et sculpté de manière peu détaillée, par manque de budget à l'époque peut être. Toujours est-il que malgré l'usure, on distingue trois vieillards à la file indienne derrière un nouveau-né couché dans un berceau d'un nouveau genre. L'enfant et le premier vieux semblent près de se détacher du bloc principal tant la fissure qui les entoure est marquée. Cet homme-là porte un étrange coffre dans les mains... Les deux autres, déguisés de manière luxueuse et parfaitement ridicule, tiennent deux vases et semblent attendre leur tour...
Où est donc le trésor ?


(Désolée pour le retard de ma réponse ! é_è)

Tandis qu'elle retournait la rocaille qui entourait la place où elle avait trouvé sa boucle, Anna fit une curieuse observation, qui éloigna un instant ses pensées de ses recherches. La poussière qui maculait l'autel était épaisse, chaude et de couleur ocre, comme de la vieille brique émiettée. Cela venait du soubassement du meuble religieux, bâti en pierre rouge qu'on avait simplement recouvert d'enduit. Le temps avait éffrité cette couche première et révélé l'ouvrage profond. Cela surpris Anna. Alors que l'île était si pleine de roches dures et volumineuses aptes à être taillées pour en faire des monuments solides, pourquoi avait-on construit cet autel en pauvres briques, fragiles et couteuses? Sans être réellement connaisseuse, la petite comprenait qu'il y avait là quelque chose d'étrange, et son attention fut tout à fait détournée de ses bijoux.

Piquée de curiosité, elle se mit à examiner plus attentivement le meuble. La table oblongue qui la surmontait était gravée de fresques grossières et abimées, au sein dequelles une scène, pourtant, se détachait avec plus de netteté et de travail. Quatre vieillards et un landeau, habillés d'étrange façon, luxueuse et nouvelle. Les deux premiers hommes portant des vases, le troisième, face à l'enfant, soulevant un coffre. Sans être de grande facture, la gravure était belle, Anna, fascinée, la carressa d'une main tremblante. Alors, elle sentit une fissure. Un creux fin, longiligne et rigoureusement égal, qui coupait en deux la scène et donnait l'impression que le bébé et son laquais au coffre semblaient sur le point de se détacher de l'autel. La petite voulut passer ses doigts dans cette séparation trop parfaite que pour être naturelle. Une voix sourde et mystérieuse lui soufflait que cette disposition, cette fissure, ces dessins, n'étaient pas taillés ainsi par hasard. Sous son index, les lèvres du creux étaient lisses comme l'acier. Le coeur du poupon se mit à battre frénétiquement. Sa main était trop large pour passer.

Jettant un regard inquiet alentour, elle porta la main à sa jambe, et en dégagea son petit couteau à manche de fer. Puis, une fois certaine de ne pas être observée - toute l'action avait lieu alors près de la trappe - elle introduisit l'instrument entre les deux blocs, et tourna. Son coeur rata un battement.
Sinistre, creux, impossible, un craquement s'était fait entendre.

Je ne mis pas longtemps à me décider, ébloui par tout l'or qui reluisait au-dessus de moi, tremblant dans la main moite du tavernier. Avec un faible cri de joie, je posai le pied sur la première marche et me ravisai tout aussi vite. Qui me disait que le gros homme était venu seul? Qu'il n'avait pas dix hommes à ses côtés, que je ne pouvais en rien distinguer des autres badeauds, et se tenaient près à me saisir aussitot sorti? J'étais trop prudent pour laisser passer cette éventualité. Une précaution supplémentaire s'imposait! Sacrifiant mon bandeau de soie, j'ôtai l'unique protection de mon oeil, qui apparu, blanc et traversé de par en part d'une longue cicatrice noirâtre, effrayant à la lumière du jour, faisant même reculer certains pirates de l'assistance. Il était exceptionnellement rare que je le fasse, et d'emblée, ceux qui me connaissaient comprirent que pour en arriver à ce point je ne jouais pas à la légère. Mon couteau découpa ce bandeau en plusieurs fines cordelettes, que j'enduis de la poudre d'une des deux balles de mon pistolet. Tous ces préparatifs laissèrent les observateurs muets et agités. Enfin, armé de cette rallonge de mèche, je pu sortir de la trappe tout tranquillement, le canon de pistolet collé sur la menace. Au premier coup que je tirerais, la cargaison mettrait moins d'une minute à exploser. Mais moi, j'aurais le temps de courir.

- C'est bon, donne, laisse-moi m'éloigner et je lâcherai, dis-je d'une voix calme, mais ferme. Il allait s'agir d'être rapide dans l'échange.