Cap à l'Ouest !
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 Lillian Vankurd

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Lillian Vankurd

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Lillian Vankurd

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MessageSujet: Lillian Vankurd    Lillian Vankurd  EmptyDim 26 Sep - 19:23

Lillian Vankurd  Sanstitre1zqu
    Commençons par ton nom...

    «Mes parents me donnèrent le doux nom de Lillian qui me vient de mon arrière grand mère maternelle. Ils espéraient sans doute que comme elle, je puisse avoir une existence honnête et paisible. Lillian. Lillian Vankurd. Gentille petite fille innocente et naïve. Je me souviens...Lui, il m'appelait Lili...»
    T'es pas un peu jeune pour être pirate ?

    «Si, bien sûr, je suis une jeunesse. J'ai seize ans...Il me semble qu'à mon âge, une jeune fille devrait déjà avoir trouvé un époux. Pas moi. Pas après Lui.»
    Et si t'étais pas libre comme l'air, tu s'rais chez qui ?

    «Vankurd, c'est Hollandais. Vous connaissez la Hollande ? Vous devriez. C'est beau.»
    Et tu fais quoi de ta vie ?

    «J'étais une jeune fille aimante, une tendre Bergère. Et maintenant que suis-je ? Une mousse. On m'a acceptée sur les bords du Hell's Ship alors que je n'attendais plus rien de la vie. Dieu, qu'aurais-je fais ? Qu'aurais-je fait sans ce navire ?»

    Et pirate, c'est une vocation ou t'as plus un rond ? Décris en quelques mots quel est ton but, et pourquoi tu veux dev'nir pirate !

    «Quand Il est partit. Quand j'ai su, su que jamais plus il ne reviendrait et que j'étais seule, ô combien seule... Une main s'est tendue, je l'ai prise. Effondrée, bien trop abattue pour savoir où je m'embarquais. Jamais l'idée de voguer à travers les flots ne m'avait effleuré jusque là. Dois-je regretter ? Puis-je regretter autre chose que toi ?..»


Lillian Vankurd  Sanstitre2dbg
    Et t'es plutôt gringalet ou baraqué ?

    Ma mère me disait souvent que j'étais belle. Les garçons du village, eux mêmes, sifflaient de temps à autre sur mon passage, me parlant d'un air enjôleur avec ce regard avide qu'on les loups qui guettent une bergerie. Lillian, la jolie bergère avec ses boucles rousses qui lui tombaient en cascade sur le long de son dos, avec ses grands yeux bleus pétillants de bonheur, ses lèvres roses qui donner des envies de baisers. Lillian et son rire, ses mimiques de jeune fille épanoui, son air sauvageonne. La fille des près au teint hâlé par le soleil de l'après-midi, quand elle conduisait ses bêtes aux pâturages. Qu'en reste-t-il désormais ? Rien. Rien que le regard vide et emplit de tristesse d'une fille qui a vue ses promesses réduites à néant.
    Une coupe courte, à la garçonne; qui s'emmêle moins, qui attire moins le regard. Mais les regards restent le plus souvent, persistent sur mon corps dans la fleur de l'âge. Car même en me vêtant de chemises de toiles larges, sans la moindre petite trace de coquetterie féminine, je garde une apparence de fille. Des cils trop longs ? Un air trop doux ? Une démarche trop frêle ? Je ne sais pas, ne comprends pas pourquoi même de dos on me reconnait toujours fille.
    Oui j'ai cherché à être un homme. L'homme à moins de soucis, l'homme se sortira toujours mieux que la femme des problèmes posés sur son chemin. Mais je suis femme, il en est ainsi.
    Certes, je ne suis pas solide. Mais pas trop fragile non plus. Ma vie dans la campagne hollandaise m'aura apprit à surmonter les coups durs, le froid, la saleté, la faim parfois. Chez les paysans, il n'est pas bon de tomber malade au moindre vent. Je suis jeune, résistante. Pas bien agile, pas très rapide, mais petite et souple. Je suis Lillian, petite rouquine aux yeux bleus triste.


    T'es pas du genre à tenir tête au capitaine, au moins ?

    Lillian est une jeune fille assez renfermée sur elle-même. La petite bergère a finit plutôt introvertie. Se fermant comme une huître sitôt qu'on lui pose une question un brin personnel. Rare sont ceux qui en savent beaucoup sur elle car elle s'efforce de taire son passé à tout le monde. Même son nom de famille, elle le garde pour elle, considérant que les gens en ont suffisamment avec son prénom.
    Pourtant, elle ne se laisse pas démonter. A une remarque cinglante, la petite demoiselle sait répondre d'un ton belliqueux mais elle est gentille la p'tite Lili, et ses insultes ne sont souvent pas aussi fortes qu'elle le voudrait. Elle évite les mots trop crus, les phrases trop blessantes si bien que pour ne pas se couvrir de ridicule du fait de son ignorance en matière de grossièretés, elle préfère éviter les disputes et se contente bien souvent d'un regard haineux pour traduire le fond de sa pensée.
    Pensée qui n'est jamais bien mauvaise. Parce qu'elle a bon fond la petite Lilliane et qu'elle n'est pas méchante, même en le voulant. Elle aide facilement les autres, est assez naïve sur les bords mais pas complétement niaise. Ouverte d'esprit, elle s'arrête rarement aux barrières culturelles.
    Un peu maladroite il lui arrive souvent de faire des erreurs ou de traîner dans les pattes des gens en quête d'affection sans se rendre compte qu'elle dérange. La subtilité, Lillian ne connaît pas. Pour que les choses soient comprises, elles doivent être dîtes franchement.
    Oui, elle recherche de l'affection, Lillian. Des amitiés sincères pour réparer son petit cœur brisé. La fillette ne crois plus à l'amour, ne désire plus en entendre parler. Mais elle est joyeuse, Lillian. Elle s'émerveille d'un petit rien, rigole souvent pour des choses sans importances. Elle est joyeuse à outrance, comme pour cacher la tristesse d'une blessure à vif au fond de sa poitrine. Une gamine opiniâtre qui veux bien faire et à tiré une croix sur le passé.



T'aurais pas une histoire à nous raconter ?

    Kanderburg. Hollande. Un village perdu dans la campagne. Ses sentiers sinueux, ses larges champs où broutent paisiblement le bétail. Son temps gris, ses habitants moroses. Kanderburg. C'est chez moi. Mes parents ? Papa était berger, il comptait un beau troupeau d'une trentaine de bêtes de bonne santé qu'il allait vendre une fois par an à la foire aux bestiaux. Maman le secondait dans sa tâche, et reprisait moyennant quelques pièces, de temps à autres, les linges usés des habitants de notre bourgade. Étaient-ils heureux ensemble ? S'aimaient-ils ? Je ne sais pas. Pas de la définition que je me faisais de l'amour en tout cas. Mais ils se soutenaient, s'entraider quelques soient les difficultés. Semblaient si proche l'un de l'autre. J'ignore s'ils s'aimaient, mais je crois que leur existence en commun ne les gênait nullement.

    Avant moi, naquirent deux garçons dans notre habitation de bois, située à quelques kilomètres de la ville en elle même, dans les collines, plus près des champs où le bétail s'en allait paître. Les deux jeunes hommes qu'ils devinrent ne se destinèrent pas à des formations comme apprentis au village mais reprirent le travail du père et élevèrent à leur tour des moutons. Au moins apprirent-ils à compter. C'était important de savoir compter, qu'il disait, Papa, parce que sinon, n'importe quel imbécile pouvait vous escroquer en vous prétendant une bonne affaire.

    L'ainé avait dix ans et le cadet sept quand je vins au monde. J'ai vécus une enfance heureuse. Certes, nous n'étions pas riches, mais suffisamment pour subvenir à nos besoins et pour se coucher avec la satisfaction d'avoir le ventre plein. J'aimais les bêtes et je songe à présent, que j'aurais vécu une enfance pénible si cela n'avait pas été le cas. Dès mon plus jeune âge, on m'habitua à la présence des moutons et des chiens, si bien que j'avais fini par les intégrer à mon quotidien. Nous étions une famille unie, soudée, joyeuse..? Je ne sais pas. Je me souviens que parfois, Papa criait fort pour presque rien, qu'il revenait tard le soir avec la figure rouge et l'odeur de cette chose qu'on trouve dans des bouteilles de verre était incrustée dans ses vêtements. Ces soirs là, souvent Maman criait aussi et ils donnaient de la voix ensemble, et dans leurs tons, je sentais la colère. Parfois, Maman pleurait aussi. Mais cela n'arrivait pas souvent. Et le reste du temps, je crois que nous étions bien ensemble.

    A six ans, j'accompagnais mes ainés pour conduire les bêtes avec d'autres enfants de mon âge qui apprenaient à devenir bergers. Ce furent mes premières escapades dans la nature, mes premiers amis . Certes, on ne me confiait pas le troupeau à moi seul, mais je pouvais siffler le chien, et restais assise sur l'herbe, le regard fixé sur les bêtes, occupée à toujours les compter et les recompter, veillant à ce que pas une ne s'éloigna de ses pairs. Je m'imaginais indispensable, responsable, utile. En vérité, mon rôle à l'époque ne constituait pas à grand chose, et bien souvent, sans que je ne le sache, un plus âgé était en vérité chargé de repasser après moi afin de vérifier mon travail.

    J'épargnerais les détails de ma joie et de mon angoisse, alors que passé dix ans, on me confia véritablement une dizaine de moutons à mener aux prés. J'étais encore toute petite fille alors, et je marchais joyeusement le long du chemin dans une légère robe de toile souple, les cheveux roux filassent tombant négligemment sur mes épaules, les pommettes hautes et saillantes, le sourire aux lèvres.

    Voilà à quoi se résume mon enfance. Des courses folles dans les herbes hautes avec mes petits camarades, le ton bourru du père, les bêtes à mener tous les jours. Une vie sauvage, libre, sans éducation. Parfois de temps à autre, maman arrivait à me faire rester près d'elle pour me montrer un point de couture, une recette à savoir. Elle se plaignait, soupirait, disait qu'on ne ferait jamais de moi une épouse convenable. Je l'ignorais. Même après que la puberté ne s'empare de mon corps, je ne désirais pas suivre sagement les leçons qui feraient de moi une jeune fille bien élevée. Moi, je rêvais au grand amour, comme le racontait le conteur du village, sur la place, au printemps. Il parlait de jolies dames et de vaillants princes. Moi, je n'étais pas une dame. Mais je croyais aux princes. J'y croyais si bien, que lorsque les hasards du destin me posèrent sur Sa route, je parvins à me persuader qu'il était comme les gentilshommes des histoires.

    Je me souviens. Un été. Du soleil. L’ombre d’un chêne auquel j’étais négligemment accoudée, portant de temps à autre ma main en visière pour considérer le troupeau. Je portais une robe de toile grossière, un châle rugueux sur les épaules, mes mèches rousses flottaient au gré de la brise qui apportait l’air doux et parfumé de la campagne. J’approchais les quinze ans. La petite enfant espiègle avait disparue pour laisser place à une jeune femme rêveuse qu’on considérait tout à fait autrement. A la maison, les parents parlaient souvent de me trouver une condition, un homme honnête, de fonder une gentille famille. Je les écoutais à peine. Tout cela me semblait si loin. Moi, je rêvais d’amour. J’en rêvais tant et si bien que je finis par le trouver.
    Il s’appelait Mattia, un sourire enjôleur, une démarche altière, de longs cheveux noirs qui descendait jusqu’à son cou couleur mâte. Une voix aux intonations chantantes qui roulait les « r ». Je me souviens.

    Je me souviens de sa silhouette qui s’avance en contre-jour alors que je plisse les yeux pour mieux l’apercevoir. Je me souviens de son sourire éclatant, du son de sa voix alors qu’il me demande la direction d’une auberge proche. Le rouge m’était monté aux joues, les mots s’étaient emmêlés dans ma gorge. Jamais si beau garçon n’était venu me parler aussi franchement. Je m’étais relevée, avais rassemblée mes souvenirs puis avais fini par bredouiller en quelques informations confuses le chemin de l’auberge du village. Il avait sourit en hochant la tête, dit merci et était partit. Je l’ai regardé disparaître par delà le chemin, me demandant si je venais de rencontrer un Prince. En revenant chez moi, j’en avais fait une certitude. Le jeune homme au teint hâlé devait bien sûrement être un Prince.
    C’est que je n’en avais jamais vu, des comme lui Le temps grisâtre de mon pays donnait à mes voisins une peau pâle que les travaux des champs ne parvenaient pas à brunir. Quant à mon néerlandais natif, il était sec et rêche, ne ressemblait aucunement à ses intonations mélodieuses.
    N’ayant parlé de cet inconnu à personne et le temps aidant, je commençais petit à petit à l’oublier pour retourner au quotidien morne de ma vie champêtre.

    Une course au village. Pour de la farine. Et Lui, dans les rues, qui vagabondait. Il m’avait hélé, et s’était attiré au passage, un regard courroucé de la part femmes d’âge mûr. Ne savait-il pas qu’on n’appelait pas ainsi une jeune fille ? Je ne m’en souciais guère, étais restée sur place, figée, stupéfaite. Il s’était avancé, m’avait remercié pour mon aide. Nous avions parlé. Avec lui, le temps semblait s’écouler autrement. J’aimais son regard, son air doux, son sourire sincère. Mattia. Quel âge avait-il ? Vingt ans ? Vingt trois ans ? Dans ces eaux là, je n’ai jamais su. C’était un bel espagnol en voyage. Pourquoi le voyage ? Pour vendre. Il était marchand. Pourquoi la Hollande ? Je n’ai jamais su. Je ne connaissais pas la géographie. J’ignorais tout de l’Espagne. Il me détailla son pays, parla longtemps. Je ne voulais pas croire au hasard. Les contes parlaient du Destin. Le voir à nouveau sur ma route était la volonté du Destin. J’avais du partir, la mère allait crier si elle apprenait que je trainassais avec de jeunes galopins. Mais il m’avait proposé de se retrouver. Et je n’avais pas refusé.

    A ce rendez-vous s’ajouta un autre. Et encore un autre. Et toujours davantage. Je devenais distraite, étourdie. Le monde entier me semblait radieux. Je tombais progressivement amoureuse de cet espagnol au rire tendre et aux cheveux sombres.

    Je me souviens de ma première tentative de parler de toi à mes parents qui cherchaient activement à se trouver un gendre. Qui étais-tu ? Un marchand des grands chemins venu d’un pays où le soleil rayonnait. Que faisais-tu de ta vie ? Je l’ignorais…Tu étais marchand, sans doute devait tu vendre des objets amassés au cours de ta route. Au fur et à mesure de leurs interrogations, mes réponses se faisaient plus hésitantes, moins claires. Le verdict fut claire : il n’était pas convenable pour une jeune fille de passer du temps avec pareil homme. Je devais cesser de le voir et me concentrer sur des sujets plus sérieux. Trouver un bon époux par exemple. Je pleurai. En sanglots saccadés. Et mes larmes ont coulés longtemps le long de mes joues. Je souhaitais être raisonnable. Etre une fille gentille. Mais je ne pouvais me résoudre à obéir à mes parents. Je le revis et lui conta la triste nouvelle.

    Son comportement m’étonna fortement. Partir. Partir loin et ne plus revenir, qu’il disait. Tes parents t’empêchent de vivre à ton aise ? Ne les écoutes plus Lillian, cueille dès à présent la Liberté. La vie est si courte, pourquoi ne pas en profiter ? Et il répétait sans cesse qu’il m’aimait. Encore et toujours. Et qu’il m’aimerait à en mourir. Et qu’il lui arriverait probablement malheur si nous venions à nous quitter. Moi aussi je l’aimais. Son regard doux m’avait depuis longtemps envouté. Mattia. Je fus folle. Je quittais tout ce que j’avais connu pour partir avec toi.

    Mes yeux brillaient de rêves d'avenir fou. Je l'aimais. Pour lui, j'aurais donné mon sang et ma vie. Pour lui j'avais déjà tout quitté, je n'avais plus rien à perdre. Peu m'importais du moment que je gardais son amour, le sien. Je me souviens, il me présenta aux gens qui lui servaient de famille. Il ne disait pas famille, il disait Camarades de Route. Une troupe de marchands en quelque sorte. Ensemble ils parcouraient le monde. Il appelait ça la grande aventure, la vie bohème, les chemins sans frontières. C'était beau, qu'il disait. Je le croyais. Je me souviens, les Camarades ont mit du temps à m'accepter. Ils parlaient souvent avec Mattia, dans leur espagnol que je ne comprenais pas. Je les voyais froncer les sourcils, parler fort avec beaucoup de geste. Je comprenais qu'ils étaient en colère. Mais Mattia me prenait dans ses bras, disait qu'on m'aimait bien ici, que je serais bientôt utile. Au début, je ne faisais rien. Je vivais avec eux, toute leur troupe. Nous dormions dans des caravanes et nous déplacions tout le jour. Pour faire quoi ? Je ne savais pas trop. Je me souviens de Mattia et de son sourire tendre, de la chaleur de ses bras; de ses efforts pour m'apprendre sa langue. Cette mélodie aux accents chantants qu'il employait pour communiquer avec la troupe me resta longtemps inconnu. Il tenu à m'apprendre, dans le temps libre qu'il avait. Non pas qu'il soit occupé, Mattia, il vendait des breloques avec les autres dans les petits villages et les grandes villes. Il articulait lentement, répétait plusieurs fois le mot puis le disait en néerlandais. Et quand il ne le connaissait pas dans ma langue natale, il le pointait du doigt. Plus tard, j'ai appris qu'il en parlait beaucoup, des langues Mattia. Du français, de l'anglais, du néerlandais, de l'italien. Pas toutes dans leur entière subtilité. Juste les bases. Dire comment il s'appelait, ce qu'il voulait faire. Souvent, il utilisait des tournures maladroites, s'empêtrait dans les mots. Je riais moi. Il avait tout compris lui. Il savait dire "Je t'aime". Ca m'avais suffit.

    Je ne me souviens plus au bout de combien de temps j'ai enfin réussit à comprendre. Les phrases des autres membres de la Troupe commençaient à m'interpeller. Je captais un mot par ci, par là. Et puis au bout du temps, j'en comprenais assez pour y donner un sens global. Je prenais part, timidement d'abord aux conversations. Ces gens je ne les ai jamais connu que très vaguement, je n'ai pas été bien proche d'eux. J'ai travaillé, aussi. La Troupe ne pouvait pas me garder à rien faire pour le bon vouloir de mon amant. J'étais logée et nourrie, il me semblait évident que je dusse travailler comme eux. Cela devait être sept jours après mon arrivée parmi eux, on m'envoya sur les centre villes avec Mattia et un autre couple. Nous dansions, chantions et jouions de la musique. Parfois les gens s'arrêtaient et jetaient quelques pièces ou de la nourriture. Ce n'était pas grand chose, mais c'était déjà ça. Ce petit travail ne durait jamais bien longtemps. Une ou deux heures du jour, tout au plus. Alors, je rentrais et lavais le linge, préparais la soupe du soir avec les autres femmes.

    Je perdis la notion du temps, au fil des jours. Les semaines devinrent des mois. Combien de mois ? Deux ? Trois ? Je ne sais plus. Je l'aimais, je partageais sa vie, rien n'avait d'importance. Et un jour, au bout de notre périple, nous sommes arrivés dans une grande ville. Une grande ville avec la mer. Je n'avais jamais vu la mer. Mais je me souviens à quel point elle fascinait mon Mattia. "Regarde les navires ! Où vont-ils ?" Cette question le tarabustait. Il se renseignait beaucoup, ne parlait que de ça. Et un jour, il prit une grande décision. Partir avec eux. Moi aussi. Jamais lui sans moi. S'en aller, partir. Il avait trouvé une petite place sur un navire marchand qui nous conduirait vers une île ne ressemblant à rien de connu.

    Effectivement, elle ne ressemblait à rien de connu, cette île de la tortue. Nous étions seuls, ne connaissions personnes. Te souviens-tu de la modeste chambre à l'auberge que tu louas ? Des affaires que nous dûmes au fil du temps, vendre une à une pour avoir de quoi manger. C'était ça ton aventure ? Ton rêve de liberté ? Je pleurais beaucoup et toi, tu criais. Tu devenais violent. Disait que tu ne supportais plus mes caprices de petite bergère idiote. Je voulais repartir. Ici, nous n'avions pas de travail, aucuns moyens de subsistances, personne pour nous aider. S'en aller, partir. Mais tu ne m'écoutais plus. Tu t'en allais des journées entières. Pour faire quoi ? Tu disais que c'était pour trouver du travail, et tu rentrais tard et portait sur tes vêtements une odeur d'alcool. Disputes. De nombreuses disputes. Pour toi, j'avais traversé les mers, quitté ma famille. J'avais tout abandonné. Pourquoi restais-tu dans cette bêtise. Nous pouvions encore partir. Mattia...

    Un soir, tu n'es pas revenue. J'ai guetté ton arrivée, ai veillé jusqu'au petit jour. Tu n'étais plus là. Je me souviens Mattia. Sur le coup, je ne m'étais pas rendu compte que tu avais pris avec toi, la modeste bourse où se trouvaient nos maigres économies. Tu m'avais écouté. Tu étais partis. Mais sans moi. Au début, je n'ai pas voulu y croire, j'ai essayé de chercher des preuves que tu finirais pas revenir. J'ai demandé à l'aubergiste de tes nouvelles. Je me souviens de ses sourcils froncés quand je lui ai dit que sans toi, je n'avais plus rien. Il a dit qu'il ne pouvait plus me laisser la chambre. Que je lui devais déjà de l'argent et que je n'en retrouverais apparemment pas de sitôt pour pouvoir le payer. J'en pleurais. Je disais que je ne savais plus quoi faire. Je pleurais. Je ne sais plus qui à dit que j'avais un jolie corps à mettre à profit. Que je pouvais très bien le vendre. Que m'arrivait-il ? Je ne comprenais pas comment ni pourquoi j'en avais finit là. En face du comptoir de l'aubergiste, je sanglotais à chaudes larmes et personne n'y prêtais attention. Moi même je me fichais de ce que les gens pouvaient penser de moi. Mon Mattia...Parti...Seule...Abandonnée...

    Mon malheur ne m'appartenais qu'à moi seul. Je n'avais personne. J'étais seule. Je me souviens à peu près, les souvenirs deviennent floues. Quelqu'un qui s'approche et pose une main sur mon épaule. Les yeux embués de larmes, je relève la tête et vois une femme. Je sais qu'on a parlé. De quoi ? Je ne sais plus exactement. Elle m'a invitée à sa table et j'ai racontée mon histoire. J'ai raconté que je l'aimais. Elle m'écoutait, ne me coupait pas la parole. Je me moquais de ce qu'elle pouvait penser de moi, je parlais. Les larmes dégoulinaient de mes joues et je racontais mon abandon. Lorsque je n'eut plus rien à dire, elle a dit quelque choses sur les hommes que je n'ai pas compris. Puis elle m'a dit qu'elle avait peut être une solution pour moi. Que je pouvais devenir mousse sur son navire. Je devrais nettoyer le pont, obéir aux ordres, respecter mes supérieurs et travailler dur. Mais elle disait que sur le Hell's Ship, son navire, les femmes n'avaient plus besoin des hommes pour se sentir heureuse ou libre. Providence ? Destin ? Elle s'appelait Mary Bell. Se disait capitaine. J'ai accepté sans bien comprendre. Etais-je seulement en état de refuser ? Je ne crois pas.

    Je suis désormais mousse sur le Hell's Ship, pas encore habituée, un peu maladroite.
    Mattia, j'aimerais t'oublier à jamais, écraser ton souvenir dans le gouffre de l'oublie. Je t'ai aimé Mattia. Je t'ai tant aimé qu'il me restera à jamais quelque chose de toi. Mattia, je viens de m'en rendre compte et je pâlis devant cette affreuse nouvelle. Je suis enceinte.




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    Ton prénom/pseudo : Cléa, également dîtes Choupinou'
    Ton âge : 13 ans, bientôt 14
    Comment as-tu découvert le forum ? Je ne sais plus, de Partenaires en Partenaires
    Ta première impression : Des pirates ! Bon sang, l'idée me trottait dans la tête depuis bien longtemps déjà que de m'essayer à un Rpg concernant des Pirates ! et toutes les recherches que vous avez menées -je pense notamment à la FAQ fort détaillée- pour que ce forum soit ce qu'il est c'est à dire une Perle. Vraiment. Et je suis bien heureuse d'être tombée dessus.
    Le code du règlement : [Validé par Jacques Maupin]


Dernière édition par Lillian Vankurd le Sam 6 Nov - 17:14, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Lillian Vankurd    Lillian Vankurd  EmptySam 6 Nov - 15:18

    Après presque un mois et demi, j'ai la joie d'annoncer que cette fiche est terminée !
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MessageSujet: Re: Lillian Vankurd    Lillian Vankurd  EmptySam 6 Nov - 17:10

Bon, j'ai tout lu, j'ai beaucoup aimé, et je n'ai pas trouvé d'anachronismes. :D Bienvenue à bord, Miss Vankurd (enfin, pas à bord du Prince, mais bon...) !
Je te conseille une solide relecture pour les quelques fautes d'accords que j'ai trouvées, et te valide tout de même, parce que ça me démange, depuis le temps que ta fiche est là... ^^
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MessageSujet: Re: Lillian Vankurd    Lillian Vankurd  EmptySam 6 Nov - 17:17

    Merci Cap'taine !
    Je vais corriger ces fautes de ce pas. Mais d'ailleurs
    Citation :
    j'ai trouvées

    ce n'est pas censé de pas s'accorder avec l'auxiliaire avoir ? * tape pas ! je veux pas passer pour insolente aux yeux du capitaine ! *
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MessageSujet: Re: Lillian Vankurd    Lillian Vankurd  EmptySam 6 Nov - 17:27

^^ Je crois (mais j'ai horreur de cette règle, je me trompe tout le temps) qu'on accorde aussi avec que. Mais je fais plus ça au feeling qu'en suivant une règle précise *et ça se prétend littéraire u_u"*
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MessageSujet: Re: Lillian Vankurd    Lillian Vankurd  Empty

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