Cap à l'Ouest !
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 Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard...

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Zirka Javiero Laska

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Zirka Javiero Laska

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MessageSujet: Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard...   Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard... EmptySam 11 Sep - 13:31

AVERTISSEMENT : Un détail suggéré à la fin de l’histoire se révèle être particulièrement crade. Enfin, à mon avis, c’est crade… J’aime autant prévenir, vu que j’ai moi-même hésité à conclure de cette façon. Enfin, d’un autre côté ce n’est vraiment QUE suggéré.

Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard... Sanstitre1zqu
1768, Port de Tortuga de Mare.

    L’homme avait du sang sur les mains et le regard farouche. À vrai dire, il était surprenant qu’il ne fusse pas déjà pirate.

    Zirka, señor.

    Le vieux loup de mer savait déjà que ce gars-là n’était ni français, ni anglais, ni hollandais. Maintenant, il savait que sa langue maternelle était l’Espagnol. Mais en vérité, il n’avait pas exactement une tête d’espagnol non plus. Son visage dégageait un parfum d’exotisme qui lui rappelait l’Afrique du Nord. À y regarder de plus près, il avait peut-être plutôt des origines indiennes… Quoique ses yeux avaient un petit quelque chose de l’Europe de l’Est.

    Tu n’as pas de nom de famille ?
    - Mon géniteur est un Javiero et ma mère oune Laska. Moi, je souis jouste Zirka, ajouta-t-il en portant sa main à sa poitrine, tachant sa chemise et son torse glabre. ”

    Malgré son accent à couper au couteau, le bougre parlait assez bien le Français. Et il n’avait pas appris le peu qu’il savait auprès de ruffians.

    Tu es espagnol ?
    - No, señor.
    - D’où viens-tu, alors ?
    - D’Espagne. Mais pas espagnol. Je souis un gitano.

    Le vieil homme hocha la tête, même si pour lui, gitan ou espagnol, c’était bonnet blanc et blanc bonnet. On évitait d’offenser un jeune gars solide aux mains rouges quand on était un pirate rouillé.

    Et tu as quel âge ?

    L’espagnol soupira et fronça les sourcils, visiblement agacé.

    Je veux jouste savoir où je peux m’engager.

    Le forban fatigué planta son index osseux dans les côtes du jeune homme qui resta de marbre.

    Hé, p’tit gars. Tu veux devenir pirate ? Tu réponds à mes questions. Dis-moi ton âge.
    - Vingt-six ans dans l’année, obtempéra l’espagnol.
    - Bien. Et t’as de l’expérience, au moins ?
    - Marin sour le Marie-Hélène depouis onze ans. Apprenti dou maître voilier depouis six ans.
    - Le Marie-Hélène ? Le navire marchand qui est arrivé aujourd’hui ?
    - Si.
    - Pourquoi tu ne restes pas à bord ? C’est un beau navire. Le capitaine est doué en affaires.

    Le jeune gitan leva ses mains ensanglantées.

    Je l’ai toué.

    Un silence suivit cette déclaration, cette vérité toute nue que ce Zirka énonçait avec une étrange innocence. On ne rigolait pas avec ce gaillard-là, songea le vieux pirate. Il avait bien envie de demander pourquoi il avait fait ça, mais c’était une question on ne peut plus personnelle. Il reprit donc la conversation comme si de rien n’était.

    Ben ça tombe bien, mon gars. Le Capitaine de Nogaret cherche un maître voilier. Son navire, c’est l’Amphitrite, là-bas.

    Le vieil homme leva son bras squelettique pour montrer du doigt un beau vaisseau gris dont la proue féminine s’élevait fièrement au-dessus des eaux du port de Tortuga. En réponse, l’espagnol hocha la tête et se détourna du vieil homme pour se diriger vers le quai.

    Muchas gracias, murmura-t-il. ”

    Mais avant qu’il ne s’en aille, le vieux pirate lui attrapa le bras et le retint.

    Attends.

    L’espagnol se retourna pour l’écouter, le regard interrogateur.

    Tu es sûr de vouloir devenir pirate, gamin ? C’est une vie dangereuse et si tu t’engages là-dedans… Tu ne pourras peut-être plus jamais retrouver une vie normale. Tu es certain de vouloir ça ?
    - Criminel pour les marchands. Criminel pour la famille. Je ne souis pas fait pour la vie normale. Hors de la société. Depouis la naissance.
    - Eh bah mon gars, ça doit pas être facile tous les jours. Bonne chance, alors. Pille bien, trucide bien. Tout ça, quoi.

    Les deux hommes se séparèrent sur le quai.


Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard... Sanstitre2dbg
Journal de l’aumônier du Marie-Hélène, Père Valentin, 1767.

    Zirka a bien grandi depuis que je le connais. Il n’est plus aujourd’hui l’adolescent sec qui montait pour la première fois à bord du Marie-Hélène, mais bel et bien un homme fini. Je crois que j’ai habilement œuvré avec ce garçon et il s’est élevé au-dessus de sa condition d’homme simple et ignorant. Cela se ressent dans sa façon de se mouvoir, avec une dignité nouvelle. Mais je mentirais en affirmant que sa droiture ne doit rien à son héritage gitan. Zirka a grandi au sein d’un peuple fier pour qui l’honneur a plus de valeur que la vie. Cependant, l’on peut percevoir autre chose en lui : une indépendance sauvage et féline. Une vie rude a fait de lui un prédateur, là où aurait pu être un agneau. Il m’est douloureux de l’admettre, mais ainsi son charme exotique est doublé. Le monde imparfait des Hommes a fait de lui un assassin. Si je crois en la rédemption, je suis bien placé pour savoir que les circonstances vous poussent parfois à enfreindre les lois de Dieu. Souvent, il est impossible de revenir en arrière, d’expier ses fautes. J’espère de tout cœur que ce ne sera pas le cas de Zirka, car c’est un garçon qui vaut plus que ses actes.
    Un garçon… Je le prends encore pour un enfant. Ce n’en est plus un, ma tendresse pour lui m’aveugle, que Dieu me pardonne. Je le revois, travaillant pieds et torse nus, grimpant dans le gréement avec souplesse sous le soleil éclatant d’un après-midi sans nuage. Sa peau hâlée et tannée ne craint pas les rayons solaires. Pour seule protection, il porte une étoffe brune autour de la tête qui dissimule sa longue chevelure corbeau et des chausses maintenues par une ceinture de la même teinte. Il n’est ni plus grand ni plus petit qu’un autre marin, ni plus léger, ni plus lourd, mais il est fort. Sa musculature nerveuse est à mi-chemin entre celle du matelot et celle du guerrier. Je vois ses belles mains masculines empoigner le cordage avec aisance, ses jambes musculeuses s’y enrouler afin de le stabiliser dans les hauteurs de la mâture.
    Outre un physique athlétique, Zirka a un visage aux traits avantageux. Si seulement je pouvais tenir la promesse que je lui ai faite de l’emmener un jour à Paris… Nul doute que son allure de prince oriental n’aurait pas le même impact auprès des galantes des salons qu’auprès des prostituées dans les ports. Pour la haute société, c’est un rêve, un Zadig dont les yeux en forme d’amande s’accorderaient à la perfection aux bâtons d’encens d’Asie de Madame Unetelle, leurs iris d’acier lui transperçant le cœur à la façon d’un cimeterre sarrasin. Pour une autre dame, ce serait son teint qui rappellerait le bois de ses meubles indiens, taillé dans les arbres d’une forêt impénétrable. La troisième comparerait ses lèvres charnues aux douces pêches de vigne qu’elle fait importer du bassin méditerranéen. Selon la quatrième, ses traits taillés à la serpe, ses hautes et proéminentes pommettes, ses joues creuses, son menton anguleux et son nez d’aigle ressembleraient à s’y méprendre au portrait d’un ancien prince du Maghreb qu’elle aurait vu dans le salon de telle autre dame.
    Mais pour les filles de joie de Tortuga, ce ne serait qu’un beau garçon de plus. Chaque année, des dizaines d’hommes pareils à lui viennent se coucher sur elles. Seulement, pas un d’entre eux n’aura avec elles la douceur de Zirka.

    La première chose à savoir sur Zirka, c’est qu’il tuera un homme sans ciller, mais que jamais il ne touchera une femme ou un enfant. Il a le plus grand respect et la plus grande admiration pour le beau sexe. Face à leur corps, il éprouve une sensibilité presque artistique. Face à leurs devoirs de mère et d’épouse, il se fait humble. Je ne suis pas sûr de savoir d’où lui vient cette révérence. Il semble que cela soit une tradition profondément ancrée en lui. Cependant, cette vision antique de la femme est quelque peu réductrice. J’ai toutes les difficultés du monde à lui ouvrir l’esprit sur ce sujet. Il ne peut s’empêcher de voir la femme comme un être faible qui doit être protégé de tout et de tout le monde.
    En revanche, il est nettement plus rude envers les hommes. Il n’entre pas en conflit souvent avec ses semblables, mais lorsqu’il débute un combat, il ne s’arrête qu’à la mort de son adversaire. Lui opposer une résistance signifie tuer ou être tué, si l’on est un homme. Or il considère que l’on commence à être un homme à partir de treize ans, l’âge où il a commis son premier meurtre. Zirka occit pour sa survie, pour de l’or ou pour défendre la vie ou l’honneur d’une femme, d’un enfant ou d’un ami, rien d’autre. Il n’y prend aucun plaisir, mais ne semble pas non plus éprouver de remords. Je ne parviens pas à le lui reprocher. Cela peut paraître paradoxal, mais à bord du Marie-Hélène, c’est l’homme le plus pieux, mis à part votre serviteur. Fervent catholique, il adresse de régulières et silencieuses prières à Notre Père. Il aime m’écouter lui lire la Sainte Bible et c’est toujours avec surprise que je l’entends répéter ce que je lui ai appris. Il y a une noirceur indélébile dans l’âme de cet homme. Elle cohabite pourtant avec tant de facilité avec la lumière du Seigneur…
    Zirka se définit lui-même comme étant un criminel de naissance. Je ne saurais dire s’il a tort ou raison, mais il pense qu’il ne peut pas être autre chose qu’un criminel, que c’est dans son sang et que cela ne changera jamais. J’aimerais être en mesure de le convaincre du contraire, mais après avoir vécu dix années en sa compagnie, je commence à comprendre où il veut en venir et il serait hypocrite de ma part de lui inculquer ce dont je ne suis pas certain. Seulement Zirka ne se définit pas uniquement par sa criminalité. C’est aussi un homme doux, patient, intelligent, qu’il est agréable d’éduquer. Il est aussi très réservé, parle peu, moins encore de son passé. J’ai eu beaucoup de peine à lui faire avouer les raisons de son enrôlement à bord du Marie-Hélène. Malgré cela, il est courtois et répond aux questions qu’on lui pose autant que possible. Il a conscience de venir d’un milieu simple et cela lui fait horreur. Cela explique en grande partie son mutisme. Il sait qu’il a un accent prononcé et qu’il ne maîtrise pas parfaitement le Français, il n’ose donc l’utiliser qu’avec parcimonie et préfère user de quelques mots d’Espagnol plutôt que de mal prononcer un mot de Français. Lorsqu’un sujet de conversation lui est inconnu, il se tait de peur d’étaler son ignorance aux yeux de tous. Cette charmante pudeur n’en est pas moins un obstacle à sa socialisation et ainsi, à sa rédemption. Il admire tout être intelligent et cultivé et c’est ainsi qu’il est venu à moi et qu’il a passé le plus clair de son temps libre à étudier auprès de moi.

    L’instruction d’un jeune homme de basse extraction est un travail de longue haleine et je ne sais combien de temps il nous reste à partager ou si je pourrais finir mon œuvre. Mais Zirka restera de loin mon élève le plus attentif, le plus passionnant et le plus attendrissant. Si la vie venait à nous séparer, j’espère qu’elle nous laissera l’occasion de nous revoir, afin que je puisse constater quel homme sera devenu mon Zirka.


Été 1756, Campagne catalane.

    Dans cette forêt méditerranéenne, le chant des cigales était dense, à tel point que Zirka le confondait avec le bourdonnement de ses oreilles. Le seul autre bruit qu’il percevait avec clarté, c’était sa respiration au rythme désordonné, accéléré. La voix de Pepillo qui l’appelait par son prénom était étouffée, lointaine. Jamais Zirka n’aurait cru que l’air pénétrant et sortant des poumons pouvait faire un boucan pareil. L’air iodé lui donnait la nausée. Ou alors c’était celle du sang frais ? Trahissant le sentiment de panique qui montait en lui, ses iris clairs ne cessaient de se mouvoir, allant du poignard dans ses mains à la guitare du vieux Pedro gisant sur le sol poussiéreux, de la guitare au corps du vieux Pedro sous l’ombre d’un pin parasol, du cadavre à Pepillo qui se dégageait du gitan mort et de Pepillo au poignard. Ses pensées, confuses dans un premier temps, devinrent inexistantes. Il s’enfonça en lui-même, oblitérant le monde extérieur. Il ne savait pas qu’on pouvait faire ça. C’était plutôt commode…
    Mais la réalité revint le frapper en plein visage quand Pepillo se mit à le secouer en l’appelant encore avec une note inquiète dans la voix.

    Quand Pepillo avait proposé à Zirka ce à quoi tous deux pensaient depuis longtemps, voler la guitare du vieux Pedro, le jeune gitan avait hésité. Mais la guitare du vieux Pedro valait une fortune, bien plus que tout ce que les jeunes comparses avaient pu voler jusque-là. Zirka avait finalement accepté, pris la guitare et s’était enfui avec Pepillo. Mais le vieux Pedro, un solide et farouche gitan, les avait vus, les avait poursuivis, avait sauté sur Pepillo et avait commencé à l’étrangler.
    Voilà pourquoi Zirka avait dégainé son poignard et l’avait enfoncé dans le dos du vieux Pedro. De bas en haut, au niveau du cœur.

    Les jambes de Zirka se dérobèrent sous lui. À genoux, il se mit à prier Dieu de toutes ses forces, prononçant des mots sacrés à toute allure, les répétant comme une incantation. Pepillo voulut le raisonner.

    Oh, allez, Zirka, il allait me tuer. Tu ne faisais que me défendre.* ”

    Le jeune gitan leva sur lui des yeux écarquillés de peur.

    Tu ne comprends pas. Le vieux Pedro était de la famille.
    - Ce genre de chose arrive chaque jour dans les rues de Barcelone, répliqua Pepillo et posant sa main sur son épaule. Tu devrais sortir plus souvent de ta campagne, l’ami.
    - Tu ne comprends pas, répéta Zirka. Pour nous, les gitans, c’est d’abord la famille. Tout le reste vient ensuite. Je viens de tuer un des miens pour un ami, le tout en volant ma famille. C’est le pire des crimes. Le pire !

    Pepillo garda le silence. Il avait à présent compris que son jeune ami était mort s’il restait ici un instant de plus. Il s’agenouilla à ses côtés et le prit par les épaules.

    T’inquiète pas, Zirka. J’vais te sortir de là. J’te dois bien ça.


    * Le dialogue en italique se déroule en Espagnol.


1768, Port de Tortuga de Mare.

    Le Père Valentin s’appuya sur le bastingage du Marie-Hélène et interpella Zirka. Le gitan se retourna et leva les yeux vers son mentor.

    Où vas-tu ?

    Un large sourire s’épanouit sur l’agréable visage du jeune homme, fait assez rare pour réjouir l’aumônier qui lui sourit en retour.

    Acheter ma bague.

    Père Valentin adressa un signe de la main à son protégé qui le lui rendit avant de partir au pas de course. Zirka traversa les rues sales de la ville, vagabonda entre les maisons de guingois pour s’arrêter devant l’échoppe d’un revendeur de breloques. Zirka aurait préféré acheter une vraie bague de fiançailles, dans une vraie bijouterie, au Havre. Mais malgré ses économies qu’il accumulait scrupuleusement depuis maintenant quatre ans, il n’en avait pas les moyens. Tant pis. Il était temps que Zirka fasse sa demande en mariage à Charlotte. Leopold Smith, le maître voilier, allait prendre sa retraite d’ici un mois et le Capitaine Lamorlière voulait que Zirka le succède à ce poste. Alors, les gages qu’il gagnerait seraient suffisants pour entretenir sa bien-aimée qui quitterait enfin la maison close où elle travaillait. Cela faisait quatre ans qu’il attendait ça, quatre ans qu’il ne voyait Charlotte qu’occasionnellement, juste le temps de se dire qu’on s’aimait, de faire l’amour et de se dire adieu du bout des lèvres.
    En examinant les marchandises du revendeur, Zirka songea à Charlotte. Il fallait qu’il trouve quelque chose qui semblerait fait pour elle. Il se rappela ses cheveux ivoire tout bouclés, tout légers, tout doux comme un nuage, ses grands yeux bruns, son visage enfantin et surtout les tâches de son qui couvraient tout son corps blanc. Un éclat rouge attira son œil. Les couleurs chaudes, en particulier le rouge, allaient bien à Charlotte. Zirka prit la bague entre ses doigts calleux. C’était une pierre rouge sertie dans un anneau doré tout simple. Parfait. Charlotte détestait tout ce qui était pompeux.

    Combien pour celle-ci, señor ? Demanda Zirka. ”

    Le marchand annonça un prix (sans aucun doute malhonnête, mais peu importait) et le gitan déboursa tout l’or qu’il avait accumulé pour l’échanger contre ce minuscule objet.

    De retour au Marie-Hélène, Zirka croisa le Capitaine Lamorlière. Celui-ci lui demanda ce qu’il serrait si précieusement dans sa main. Le gitan lui montra l’objet.

    Oune bague pour ma fiancée, mon Capitaine.

    Lamorlière sourit avec bienveillance.

    Tu as une fiancée ? Comment s’appelle-t-elle ?
    - Charlotte Lantelme, du Havre, señor.

    L’expression du capitaine se décomposa à une vitesse impressionnante. Puis il éclata d’un rire nerveux et sarcastique. Zirka ne l’avait jamais entendu rire de cette façon. Ça ne lui ressemblait pas. Zirka ne savait pas pourquoi son supérieur avait changé si brusquement d’attitude, mais ça ne présageait rien de bon. Il était déjà sur le qui-vive.

    Voilà qui est curieux, car une Charlotte Lantelme du Havre a justement accepté de m’épouser à notre dernière escale.

    Le ton se voulait moqueur, mais la voix du capitaine tremblait. Le visage de Zirka s’enflamma, de colère et de honte de se découvrir trompé.

    Elle m’aime, affirma Zirka.
    - Peut-être, concéda Lamorlière, pâle comme la mort. Mais ma situation est bien meilleure. Qui crois-tu qu’elle choisira ?

    Zirka savait qu’il avait raison et le désespoir le submergea. Tout aurait pu s’arrêter là. Le gitan respectait le Capitaine Lamorlière et il semblait éprouver un désarroi pareil au sien. Ce furent les nerfs du capitaine qui lâchèrent en premier, peut-être parce qu’il était plus douloureux d’apprendre qu’une femme n’en voulait qu’à son argent que d’apprendre qu’une femme choisissait d’épouser un homme plus riche que celui qu’elle aimait.
    Lamorlière arracha la bague de la main de Zirka, lui griffant la paume au passage, et brandit le bras pour la jeter à la mer. Le gitan réagit aussitôt et lui saisit le bras. Voyant qu’il ne pourrait vaincre la poigne de son homme d’équipage, le capitaine porta sa main à la bouche et avala l’objet en déglutissant avec difficulté.

    Un cri de douleur alerta le Père Valentin qui accourut sur le pont arrière. Le spectacle qui l’y attendait l’attrista au plus haut point. Il découvrit Zirka, les mains et le poignard ensanglantés, penché au-dessus du corps du Capitaine Lamorlière, agonisant, le ventre ouvert. L’homme que le Père Valentin considérait comme un fils croisa son regard. L’homme d’Église y lut une panique qu’il n’avait jamais perçu encore chez le gitan. Puis Zirka s’enfuit sans dire un mot.


Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard... Sanstitre3su
    Ton prénom/pseudo : Sur le net, je suis généralement connue sous le nom de Sweet Snail (et parfois Caracol), mais vous pouvez m’appeler par mon prénom : Lucile. =)
    Ton âge : J’ai 22 ans… C’est bien ça ? *Compte sur ses doigts* Ouais, on dirait bien.
    Comment as-tu découvert le forum ? Eh bien j’ai dû apercevoir le forum dans un premier temps sur The Anthology ou sur un top-site, je sais plus trop. Mais c’est Lizelotte qui m’a décidé à venir. Merci Lizou. <3
    Ta première impression : Bô. Bô ! Bôôôôô !!! *o* Très joli design avec des dessins ma-gni-fi-ques. J’adore. Et ensuite : « Un forum de pirates sans photos de Pirates des Caraïbes tout partout avec RP de qualité et tout ça ! Kewwwwl ! =D Oh, et en plus pas de nombre minimal de lignes de RP. J’les aime déjà, ici. >w< »
    Le code du règlement : [Validé par Jacques Maupin]


Dernière édition par Zirka Javiero Laska le Mer 10 Nov - 19:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard...   Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard... EmptySam 11 Sep - 17:10

Eh bien, je puis à présent te souhaiter officiellement la bienvenue en ces lieux !
Je termine à l'instant la lecture de ta fiche ; laisse-moi te dire que c'est là un véritable coup de cœur. C'est bien écrit, d'un style fluide, très agréable à lire, et le personnage est particulièrement intriguant.
En ce qui concerne la conclusion de ton histoire, je te sais gré d'avoir mis un avertissement pour nos plus jeunes pirates. Je trouve pour ma part que si la réalité évoquée est peu ragoûtante, tu as su l'exprimer sans en faire trop et que ça devienne désagréable pour le lecteur.
Bref, tout ça pour dire que je te valide avec grand plaisir. Ton rang sera ajouté dans la minute, et je vais indiquer que le rôle de maître-voilier de l'Amphitrite est pris, dans la liste des métiers. Tu peux sans souci continuer à prendre tes aises dans le flood, et tous les à-côté du RP - demandes de relation, carnet de bord, demandes de RP - te sont grand ouverts.

Au plaisir de te lire,
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MessageSujet: Re: Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard...   Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard... EmptySam 11 Sep - 17:43

Je suis ravie que ma fiche t'ai plu ! ^^ Merci pour la validation, je vais aller m'intéresser aux relations et au carnet de bord. =D
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MessageSujet: Re: Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard...   Zirka ; Son nom, il le signe à la pointe du poignard... Empty

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